(Montel) EDF envisage de mettre en service six EPR de deuxième génération entre 2035 et 2044, à un coût total estimé à EUR 47,2 milliards, selon un document officiel publié jeudi par le site d’informations « Contexte ».
Dans son document, le Trésor chiffre à EUR 16,4 milliards le coût de la première paire d’EPR, à EUR 15,9 milliards le coût de la deuxième, et à EUR 14,9 milliards celui de la troisième. Il se base sur une estimation préliminaire d’EDF datant de 2019.
La « capacité d’endettement additionnel du groupe très contrainte (…) rend nécessaire une importante intervention de l’État », précise le document, dans un contexte où l’endettement d’EDF bondirait de EUR 41,1 milliards en 2019 à EUR 56,9 milliards en 2028.
Au total, l’État prendrait à sa charge 54% du financement des six installations, révèle Contexte, ajoutant que la rémunération de l’électricien, qui « sera discutée avec la Commission européenne », passerait par un tarif d’achat garanti de l’électricité produite, dit « contrat pour différence (CFD)».
Financement intégral par l’État ?
Trois scénarios de partage des surcoûts de construction sont sur la table, plafonnant leur prise en charge par EDF à 30%. Un scénario dit « alternatif » envisage un financement intégral par l’État, mais se trouve toutefois à un stade moins avancé.
Dans les trois scénarios, les tarifs d’achat garanti de l’électricité produite varient entre EUR 51/MWh et 56/MWh. Dans le scénario d'un financement par l'État, le CFD tomberait à EUR 33/MWh.
Le document souligne en préambule que la capacité de financement des EPR repose sur une mise en service de l’EPR de Flamanville en 2023, et celle de Hinkley Point, au Royaume-Uni, en 2026.
Les calculs sont également basés une hypothèse de régulation de la vente du nucléaire dans un corridor de prix entre EUR 43,6/MWh et EUR 49,6/MWh dès 2022 et un prix de gros de l’électricité entre EUR 36,6/MWh et 74,5/MWh entre 2024 et 2040.
La ministre en charge de l’énergie, Barbara Pompili, a déclaré début septembre que la construction de six EPR n’était qu’une « hypothèse » sur laquelle les citoyens français devront se prononcer, avec une décision prévue pour 2022 ou 2023, soit après les prochaines élections présidentielles de mai 2022.